C’est la question que soulève William Davies dans son article The cold, cold heart of Web 2.0 , relayé par Nick Carr, toujours à l’afût d’un regard critique sur le Web 2.

Pour Davies, alors que le Web 1 a vu les efforts portés sur l’efficience de la relation commerciale (vendre des livres par exemple), le Web 2 concentre les efforts sur l’efficience des relations sociales (rencontrer de nouvelles personnes selon nos affinités – musique, etc.). Or les relations sociales n’ont rien d’automatiques : elles sont souvent le fruit du hasard, et la manière dont elles sont établies compte pour beaucoup dans la valeur de la relation finale. C’est là ou réside le danger d’encenser le Web 2 pour ses capacités sociales : on serait tenter de confondre facilité (apportée par l’automatisation du Web) avec efficience.

Au fond, il y a deux débats à mon sens :

  • peux-t-on expliquer les relations sociales avec le même rationnel que les relations économiques (comme le soutenait l’économiste Gary Becker cité dans l’article de Davies) ?
  • le Web (et plus généralement un système informatisé) peut-il supplanter l’homme en terme d’intelligence, au point d’être plus efficient que nous dans la détermination de nos relations sociales par exemple ?

Pour ma part, j’ai tendance à croire au rationnel de nos choix et décisions, sans pour autant croire qu’on puisse aboutir à un système déterminant mieux que nous nos relations sociales. C’est mieux ainsi je pense.