Ce n’était pas mon premier critère de choix d’un candidat, mais l’Europe l’est devenue au fil de cette campagne présidentielle pour le moins chaotique.

Je tiens à la construction européenne, avant tout car je n’oublie pas la chance que j’ai eu de grandir en temps et dans un espace de paix. Même en étant de nature optimiste, je ne parviens pas à prendre cette paix pour acquise, tant l’histoire européenne a pu être douloureuse.

Aussi, qu’il y ait eu tant de candidats prêts à jouer avec la construction européenne m’a semblé surréaliste. La quitter est clairement irresponsable à mes yeux. Quant à promettre de renégocier une autre Europe en menaçant de quitter l’Union Européenne, c’est d’une profonde malhonnêteté intellectuelle. Imagine-t-on des problèmes de couple se résoudre en menaçant de divorcer ? Non, les problèmes se résolvent quand chacun se remet en question.

L’Union Européenne n’est pas parfaite, je ne suis pas naïf ni angélique sur la situation actuelle. Mais si elle se porte mal, c’est aussi du fait de nos propres gouvernants nationaux (que nous avons choisi, dois-je rappeler) qui se sont trop souvent défaussés sur l’Union au lieu d’assumer leurs propres erreurs. Mettre aujourd’hui sur le dos de l’Union Européenne tous les problèmes de la France relève de la même lâcheté.

Je conçois qu’on puisse avoir de nombreux points de désaccords avec le programme d’Emmanuel Macron. Pour autant, on ne peut pas douter de son attachement à la construction européenne. Il m’a semblé aussi faire preuve de bien plus d’honnêteté intellectuelle et de didactisme que la plupart des candidats et responsables politiques. En cela, je considère que c’est le meilleur choix pour l’Europe, mon premier critère. C’est par conviction que je voterai pour lui au second tour.