Il y a quelques temps, Stéphane a publié un essai sur le futur de l’habitation. Je vous recommande de le lire, c’est vraiment très intéressant, bien construit et surtout pas si futuriste que cela. Je suis pas d’habitude fan de fiction, mais là j’adore 🙂
En fait, il y a un chiffre qui m’a retenu mon attention, et qui je pense rend l’essai réaliste : la durée moyenne d’un mariage est de 7 ans. Je n’ai pas réussi à trouver une source pour ce chiffre, en revanche le site de l’INSEE dresse un tableau assez explicite sur sujet, montrant qu’après 20 ans, environ 35% des mariages se sont soldés par un divorce. C’est assez révélateur de l’ampleur du phénomène.
La ville du futur ?
Ce qui m’intéresse dans cette histoire et ces chiffres, c’est l’aspect innovation. On s’imagine souvent qu’une innovation, cela vient d’un laboratoire, ou de la collaboration de grands groupes, après de longues années de recherche et développement mettant en oeuvre des moyens financiers et humains importants. L’autre image classique est de s’imaginer qu’une innovation est nécessairement scientifique ou technologique. C’est vrai, de nombreuses innovations sont de ce type (longue recherche technique) mais heureusement, ce ne sont pas les seules.
J’ai lu plusieurs livres sur l’innovation (dont Blue Ocean Strategy ou HBS On Innovation), et ce qui m’a le plus marqué, c’est comment on pouvait innover par une étude précise du marché. Il existe de nombreuses méthodes pour analyser et comprendre l’état d’un marché, et anticiper une innovation incrémentale voire de rupture. Bien souvent, une innovation source de croissance réside dans la façon de commercialiser un produit par exemple, plus que dans le produit en lui-même.
Et cette histoire sur le futur de l’habitation en est un bon exemple. Les chiffres parlent d’eux même : la durée moyenne d’un prêt immobilier pour sa résidence principale est aujourd’hui de 20 ans, alors qu’après cette période de 20 ans, 35% des mariages se sont terminés par un divorce. Certes, tous les mariés n’achètent pas forcément, mais reste que pour les mariés souhaitant acheter, le produit phare s’avère finalement assez inadapté à leurs besoins (même si personne bien évidemment ne souhaite cette issue malheureuse).
Pas besoin donc d’être un savant fou ou faire 5 ans de R&D pour se rendre compte d’un déphasage important entre l’offre et les besoins réels, il y a matière à une innovation significative. Si on décortique ce qu’imagine Stéphane, on a :
- un changement de comportement dans la société
- une inadaptation du financement de l’habitation à la réalité du marché
- un double innovation issue de ce constat
- innovation produit en réutilisant un objet existant pour un autre usage
- innovation dans la commercialisation, avec un coût qui colle aux nouveaux besoins
Voilà donc un bon exemple de la manière dont une innovation peut naître par une analyse du marché, sans innovation technologique en soi, puisqu’il s’agit de réutiliser un objet existant depuis longtemps. L’innovation n’est donc pas réservé aux Professeur Tournesol et autre Géo Trouve-Tout ! 🙂
Stéphane
héhé,
je viens d’écrire une suite à mon premier article, car j’ai découvert que ça se faisait déjà …
http://stephane.karmaos.com/post/314