2017 fut une année riche en élections (présidentielle, législatives et sénatoriales), et non pas moins riche en rebondissements…
Pendant l’élection présidentielle, cela m’a marqué qu’autant de candidats (au moins deux « majeurs » totalisant plus de 25% au premier tour) prêchent pour une nouvelle constitution. À cela s’ajoutent les différentes expressions entendues fréquemment ici et là sur une démocratie qui serait malade : un président illégitime, un premier-ministre qui ne sert à rien, voire simple « collaborateur », des députés « godillots », une majorité qui met en péril la démocratie, etc… À force d’être entendues, on finit par s’interroger effectivement sur notre constitution.
D’où le besoin de me faire mon propre avis sur la question, et la lecture de l’ouvrage « La Constitution » par Guy Carcassonne1 et Marc Guillaume. Si le fond peut sembler rébarbatif, la forme le rend très accessible. Chaque article est en effet commenté en allant à l’essentiel, sans trop de longueurs, avec autant de rigueur que d’humour (oui, j’ai rigolé !). S’agissant de la treizième édition, les exemples sont à jour jusqu’à la présidence Hollande. À vrai dire, j’ai hâte de voir les commentaires à jour suite à l’élection atypique de 2017 !
Je termine la lecture du livre avec le sentiment que cette constitution est assez robuste, ayant résisté à de nombreuses situations politiques et style de présidence. Elle n’est pas parfaite, demande à être améliorée, mais elle a permis à la France d’entrer dans les démocraties modernes. Elle n’est pas immuable, ayant déjà été révisée 22 fois et surtout, les plus grand maux de notre politique ne nécessitent pas forcément de la réviser, en témoigne l’interdiction du cumul des mandats, adoptée par une loi organique. Comme quoi des améliorations qui auront un impact majeur peuvent être apportées, sans changer ni même réviser la constitution.
Je recommande ce livre à tous ceux qui s’intéressent à la politique, car il s’agit du texte qui régit nos institutions, et il est toujours utile d’en revenir à la source. J’en retiens notamment que le président n’est pas si puissant qu’on nous le fait paraître2; que le premier-ministre dispose d’un pouvoir au contraire plus important qu’on ne le pense; et que le parlement pourrait l’être plus si il utilisait bien tous les outils à sa disposition (la fin du cumul re-concentrera peut-être les parlementaires sur leurs tâches…).
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