La perspective des Jeux Olympiques à Paris ne m’avait guère enthousiasmé jusqu’à récemment. Deux choses m’ennuyaient. Le budget : aussi contenu soit-il, n’avions nous pas des choses plus utiles à financer pour le quotidien des franciliens ? L’environnement ensuite : a-t-on besoin de déplacer plusieurs millions de touristes pour tenir ces jeux ?

Malgré cela, j’avais écouté Florent qui craignit qu’on regrettât le moment venu de n’avoir pris de places pour cet événement exceptionnel. Nous avons ainsi craqué pour des places d’escrime au Grand Palais (pour un cadeau avec mon beau frère et belle sœur) ainsi que pour le plongeon 10m synchronisé à Saint-Denis. À cela se sont ajoutées des places pour la cérémonie d’ouverture grâce à la mairie de Choisel (qui a vu passer le cyclisme sur route hommes et femmes) où je suis conseiller municipal. J’ai alors mis mes réticences de côté 😉

L’assemblée nationale mettant en valeur le sport

Une bonne ambiance

Ce qui m’a rapidement marqué est la bonne ambiance dans la ville. Une dizaine de jours avant le début des Jeux, ont commencé à se déployer un grand nombre de force de l’ordre pour sécuriser le périmètre hors-norme de la cérémonie d’ouverture le long de la Seine.

Velotaffant dans Paris sur l’axe nord sud, chaque jour a vu son lot de nouvelles fermetures de ponts et de complications sur l’itinéraire. Cela aurait pu tourner au grand bazar (et au grand mécontentement) mais étonnamment, tout s’est très bien déroulé. Les forces de l’ordre étaient très avenantes pour aider et orienter, toujours dans un bon état d’esprit. Je me suis résolu deux fois à prendre le métro, qui était étonnamment vide et très agréable pour le coup, loin du capharnaüm annoncé. On nous avait incité à privilégier le vélo, je dois admettre qu’il fut plus simple (les jours précédents la cérémonie) de se déplacer en métro !

Une cérémonie incroyable

Beaucoup à été dit sur cette cérémonie. On ne savait pas à quoi s’attendre et nous n’avons pas été déçus ! Nos places étaient au port Gros-Caillou, près de l’église américaine de Paris, entre le pont des Invalides et pont de l’Alma.

Les bateaux défilent, ici la délégation grecque en premier

Un mot déjà sur la sécurité. Alors qu’un mois avant, des articles avaient fait peur à tout le monde sur la sécurité, cela s’est au final très bien déroulé. Ce fut assez impressionnant de voir la fluidité (malgré les contrôles) pour faire rentrer plusieurs centaines de milliers de personnes dans les zones sécurisées. Tout cela, encore une fois, dans une bonne ambiance avec les forces de l’ordre, alors qu’on aurait pu craindre un climat anxiogène avec des forces de l’ordre à cran; rien de tout cela.

Malgré la pluie, ou à cause peut être, l’ambiance était géniale : un bon état d’esprit façon « festival » où on ne se prend plus au sérieux une fois trempés et le sol boueux 😅 Nous avons pu être assez proches pour voir les péniches défiler, les athlètes de BMX tenter quelques figures (au risque de finir dans la Seine vu le sol détrempé), la chanteuse lyrique au loin sur le toit du Grand Palais, les avions de la patrouille… Et puis nous avons fini devant les écrans géants sur la chaussée où régnait une ambiance incroyable.

On aperçoit la chanteuse lyrique sur le toit du Grand Palais !

Nous n’avons pas tout aussi bien vu qu’à la TV (au début, quand nous regardions les péniches, l’écran un peu loin sur l’autre rive) mais l’expérience était super. Tout ce petit monde est reparti à pied ensuite, dans une bonne ambiance encore, certains remerciant les forces de l’ordre pour la bonne tenue de l’événement.

Ce que je retiens de cette cérémonie, c’est surtout d’avoir osé. J’ai ressenti comme un soulagement de voir que oui, on pouvait innover, on pouvait faire des choses impensables, et refuser de s’enfermer dans des contraintes toujours plus fortes. C’est une bouffée d’air frais qui fait du bien.

Excellente ambiance sur les écrans géants

Un public au top

Le lendemain, nous marchions à nouveau depuis Mouton-Duvernet jusqu’au Grand Palais pour la demi-finale et finale de sabre masculin et d’épée féminine.

Ce fut l’occasion de croiser l’épreuve de contre-la-montre montre cyclisme qui passait sur les quais, là aussi dans une belle ambiance sur les trottoirs près des Invalides.

Le Grand Palais accueille l’escrime

C’était la première fois que je découvrais le Grand Palais, d’autant plus impressionnant qu’il est fraîchement rénové. Le lieu est incroyable et l’entrée des athlètes par le grand balcon et les escaliers latéraux était vraiment magistrale, un bel honneur pour eux.

N’étant pas familier des épreuves sportives, je n’avais pas conscience de l’importance du public. Mais rapidement, je pris le pli de scander le nom d’Auriane (Mallo-Breton) qui, boostée toute la journée par le public français, a décroché la médaille d’argent sous nos yeux. il y a clairement un avantage à jouer chez soi avec le public qui vous soutient, l’ambiance était dingue à chaque point !

Duel avec la française Auriane Mallo-Breton

Je ne connaissais rien à l’escrime mais ce fut intéressant d’en découvrir ce sport. L’épée était stressante, avec ses longues dizaines de secondes à se chercher avant d’attaquer; tout comme le sabre était impressionnant de rapidité, vivacité et de style presque chevaleresque parfois vus les sauts.

Le lundi, nous étions à la nouvelle piscine de Saint-Denis, face au Stade de France pour découvrir le plongeon 10 mètres synchronisés (je ne vais pas prétendre que je connaissais avant !). Une heure de finale où les français finiront dernier mais gagneront à l’applaudimètre encore, suivi des mexicains chauffés à bloc pour soutenir une médaille de bronze, qu’ils laisseront aux canadiens finalement. Bien qu’au ralenti, on comprenne les mauvaises notes parfois, je reste admiratif des figures réalisées avant de toucher l’eau !


La flamme olympique s’élève au dessus de Paris la nuit !

Ces JO nous avaient été vendus comme des jeux dans la ville, et j’ai compris effectivement dans les premiers jours ce que cela voulait dire. La ville a vraiment vécu au rythme des jeux, dans ses lieux iconiques qu’on a redécouvert sous d’autres angles, dans ses rues et ses quartiers. Je ne regrette pas d’être resté quelques jours pour en profiter car on pouvait être fier de la ville, et cela faisait du bien vu le contexte des derniers mois.

Est-ce que cela me réconcilie avec les JO ? Disons que quand j’entends parler des JO d’hiver en France, je fais à nouveau des bonds (le sujet environnemental étant encore plus fort je pense). Cela reste un bel événement, et Paris 2024 a mis la barre haute autant par le cadre de la cérémonie d’ouverture que le niveau de réutilisation des infrastructures. Mais je suis sûr qu’on pourrait garder l’esprit des jeux avec un événement plus raisonnable en budget et bilan environnemental.

Edit : nous sommes allés aux Jeux Paralympiques voir l’athlétisme au Stade de France, et ce fut un bel évènement également !