Allons-nous assister à la « la grande déconnexion » comme Mathieu Nebra le titre suite à la lecture d’un très bon post : « AI: Markets for Lemons, and the Great Logging Off » ? Il est vrai que l’essor de l’IA nous exposent de plus en plus à des contenus et des échanges où l’humain a disparu. À la lecture des deux posts, quelques conclusions me font réagir.

À mon sens, une des forces du Web est d’avoir permis l’émergence de communauté en ligne. Le terme est tellement galvaudé maintenant qu’il est bon de rappeler ce qui constitue, à mon sens, une communauté : un centre d’intérêt partagé. Et une marque est rarement un centre d’intérêt commun, en tout cas pas dans une aussi grande ampleur que les équipes marketing l’imaginent souvent !

C’est le centre d’intérêt commun qui incite à s’intéresser à d’autres personnes, et qui in-fine crée du lien social. Les bons produits communautaires, dans le jeu notamment, savent parfaitement exploiter cela avec des fonctionnalités qui créent du lien social (il n’est tout simplement pas possible de jouer sans interaction avec d’autres personnes).

Alors quand je lis la prédiction que les micros réseaux privés vont exploser en nombre, car l’identité y est garantie, cela m’interpelle, comme un retour en arrière. Quelle probabilité que des personnes partagent le même centre d’intérêt dans ce type de réseaux ? Où allons-nous rencontrer, faire connaissance, avec des personnes partageant les même passions, aussi exotiques soient-elles, si nous sommes « à nouveau » limités à nos réseaux de connaissances réels ?

L’autre prédiction sur la valeur des comptes vérifiés ne va pas forcément dans le bon sens non plus. Le pseudonymat a du bon, que votre centre d’intérêt soit banal (un sport, un loisir, etc.) ou plus critique, touchant à des questions d’identités par exemple.

Enfin, les auteurs prédisent plus de lieux de rencontres physiques, et c’est en soi une bonne chose. Faire des connaissances sur des communautés en ligne est bien, avoir l’occasion de se connaitre hors ligne aussi !

Je suis peut-être nostalgique d’un temps où l’identité numérique n’était pas aussi présente et le pseudonymat et le centre d’intérêt primait, donnant naissance à de fortes communautés fleurissaient. Mais il est possible qu’avec l’essor de l’IA, confrontés à des contenus et interactions de moins en moins humains, le besoin se fasse sentir de retrouver ce vrai lien social.