À propos de la cession d’Owlient à Ubisoft

Jusqu’à présent j’avais pour habitude de ne pas évoquer des aspects purement professionnels sur ce blog, mais je vais faire une exception. Mardi, nous avons annoncé la vente d’Owlient à Ubisoft, le numéro trois mondial du jeu vidéo. Nous sommes évidemment très heureux de cette cession 🙂

Vincent et moi avons toujours souhaité donner les moyens à Owlient de se développer et assurer son avenir, que ce soit lors de la période en auto-financement en réinvestissant tout ou lorsque nous avons décidé de lever 3M? en 2008 auprès d’Innovacom. Nous avons vu le marché évoluer en maintenant 6 ans, et nous avions conscience que nous ne pouvions plus penser désormais comme nous le faisions ne serait-ce qu’en 2008, tant l’industrie change rapidement en terme d’acteurs ou de moyens en jeu.

Rejoindre un partenaire industriel pouvant nous aider dans notre développement faisait donc sens pour nous, et c’est personnellement ma première satisfaction : d’avoir pris le train en marche et savoir qu’Owlient est désormais entre de bonnes mains et pourra continuer à prospérer. C’est important à mon sens vis-à-vis de nos employés et tous ceux qui se sont engagés dans l’aventure Owlient à nos côtés.

Pour ma part, je continuerai à diriger Owlient avec Vincent. Je sais que la mode est aux start-up, mais je suis ravi de rejoindre Ubisoft. Je ne suis pas naïf quant aux difficultés qu’il peut y avoir à travailler au sein d’un groupe international de 6000 personnes, mais je n’oublie pas non plus que ne pas avoir eu d’expérience en entreprise avant de créer Owlient m’a souvent fait défaut au moment où se posaient des problèmes d’organisation et de management au fil de notre croissance. À mes yeux c’est donc une vraie opportunité de progresser sur les sujets qui me passionnent au quotidien, à savoir le management et les questions d’organisation.

Plus précisément, la façon dont l’organisation autorise la créativité m’intéresse, ce qui est évidemment critique pour un acteur du jeu vidéo. Lors d’une présentation d’Ubisoft, un de nos employés faisait remarquer à juste titre qu’il n’y avait pas de CTO au sein du top management d’Ubisoft. Ce à quoi on nous expliquait qu’il y avait une certaine prudence pour ne pas imposer de technologies qui pourraient freiner la créativité. C’est juste un exemple mais qui est révélateur. Ubisoft fête cette année ses 25 ans (un telle longévité sur un secteur technologique force le respect !), et je suis sûr qu’il y a beaucoup à apprendre de son organisation.

Enfin, nous sommes évidemment ravis en tant qu’actionnaire, la structure complète du deal permettant aux investisseurs et fondateurs de faire une bonne opération 🙂 Nous avions pris beaucoup de risques avec Vincent en quittant notre école sans diplôme, et en travaillant près de 6 ans avec un patrimoine jusque là virtuel. C’est une incertitude en moins désormais qui permettra de travailler plus sereinement.

Je tiens personnellement à remercier tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’aventure Owlient, et elle va continuer car nous avons d’autres beaux projets dans les cartons ! 🙂