Je me suis rendu cette semaine à la conférence Le Web 08. J’en ai beaucoup entendu parlé les autres années, notamment il y a deux ans avec la venue de Sarkozy. Cette année je me suis décidé à y aller, et me faire mon propre avis.
Organisation
Première bonne impression en découvrant le bâtiment. Je ne sais pas où se déroulait la conférence auparavant, mais le 104 est assurément un bon choix. Ce vieux bâtiment de 1874, mélange de pierre, brique, verre et structure métallique est bien plus lumineux et chaleureux qu’un centre de congrès en béton des années 80, indépendamment des ratés du chauffage le premier jour 🙂
Point majeur de critique, le repas : raté aussi le premier jour, pour ceux qui stressent comme moi de rien avoir à manger, c’était pénible car il fallait se battre pour avoir un bout de nourriture. Par contre d’un point de vue qualitatif, rien à redire je trouve, et le grand buffet de fromage est une bonne idée pour les étrangers ! N’ayant pas de portable sur moi, le problème du Wi-Fi ne m’a pas gêné. Je peux comprendre que gérer le Wi-Fi pour 1700 geeks hyperconnectés soit difficile, par contre ne pas être capable de tirer un cable Ethernet, là on touche le fond…
Contenu
Le contenu de la scène principale m’a laissé un peu sceptique, avec le sentiment que les présentations les plus intéressantes étaient soit très courtes sur la scène principale, soit reléguées à la petite salle de conférence. En ces temps de crise économique où beaucoup de start-ups cherchent des revenus rapidement, la présentation très appréciée de Susan Wu sur les Virtual Goods aurait certainement méritée plus que 10 minutes… Autrement plus pertinent et utile pour l’audience je pense que d’autres conférences tout simplement ennuyantes, à commencer par l’invité phare Paulo Coehlo.
Quelques politiques aussi comme Christine Lagarde dont j’ai apprécié l’intervention (pour moi, mais pour l’image donnée aux étrangers aussi). Sans faire d’annonces particulières, ses réponses (certes connues pour les français) étaient précises et concrètes, loin du discours vague, et surtout exprimées dans un très bon anglais. Chose appréciable pour un politique français, quand on sait qu’une partie de la polémique en 2006 venait du fait que Sarkozy se soit exprimé en français devant une audience majoritairement étrangère.
Le point clé de ce genre d’évènement, c’est aussi bien sûr l’audience elle-même : un concentré de l’Internet français et mondial, qu’il s’agisse d’entrepreneurs, investisseurs ou blogueurs. C’est assez impressionnant de croiser en permanence toutes ces têtes connues, et surtout pratique pour nouer des contacts rapidement. Le réseautage fonctionne à plein régime. Je regrette juste que le site de la conférence ne s’appuie pas plus sur l’outil Amiando pour par exemple permettre de prendre des contacts avant la conférence, et organiser des points de rendez-vous pendant la conférence. C’est parfois difficile de trouver une personne spécifique qu’on cherche dans la foule.
Prix
Reste bien sûr la question du prix. À noter déjà, sauf erreur, que ce n’est pas une conférence organisée bénévolement, ce qui change la donne (j’ai entendu le chiffre d’une centaine d’organisateur pendant les 2 jours). Pour ma part j’ai bénéficié du ticket à 750? HT (250 premières réservations), limitant le coût. Venant pour la première fois, j’ai fait l’effort de suivre les deux jours car certaines conférences m’intéressaient aussi le second jour, mais c’est clairement difficile de s’absenter deux jours du bureau quand il faut faire tourner la boutique comme on dit.
Par ailleurs j’ai l’impression pour ceux qui étaient déjà venu les années précédentes que c’était surtout l’occasion de revoir plein de connaissances. Donc payer 750? pour revoir en une journée plein de connaissances, je pense que ça fait tout de même un peu cher, car dans mon cas je n’ai pas de client à démarcher sur place ni d’investisseur (on a ce qu’il faut depuis avril !).
Pour conclure, je n’approuve pas trop les critiques acharnées, encore moins quand elles visent la France plus que la conférence en elle-même, je trouve cela assez déplacé. Cette conférence est loin d’être parfaite, mais elle a le mérite d’exister en Europe. Il suffit de discuter avec n’importe quel organisateur de conférences pour comprendre à quel point c’est compliqué et difficile de faire un sans-faute.
Vincent
Difficile en effet de s’absenter deux jours, il faut aussi donner à manger aux bébés virtuels !