Je viens de finir de lire « La guerre des métaux rares », que 50 Partners Impact a eu la bonne idée d’offrir à ses partenaires. Merci à eux car le sujet mérite effectivement une bonne sensibilisation, tant nous sommes devenus dépendants de ces quelques grammes de métaux rares. Ils sont en effet à la base de la miniaturisation de tous nos composants électroniques depuis plusieurs décennies.

Le livre met en avant un paradoxe dont on a souvent à peine conscience, ou qu’on préfère ne pas savoir : les technologies « propres » (éolien, photovoltaïque, voiture électrique, l’informatique en général, etc.) qui doivent nous permettre de réaliser notre transition énergétique s’appuient sur l’extraction de métaux rares qui engendre une très forte pollution. J’aime beaucoup une expression du livre, qui qualifie de « dette écologique hors bilan » la pollution que nous générons ailleurs en fermant les yeux.

Nous avons préféré laisser d’autres pays (la Chine en l’occurence) faire le sale boulot. Non pas par manque de minerai en France (notre sol contient nombre de ces minerais). Mais car nous avons cru à une société tertiairisé et avons laissé notre pays se désindustrialiser, en même temps que nous étions de moins en moins prêt à accepter le coût écologique sur notre territoire de l’extraction de ces minerais devenus indispensables dans notre vie quotidienne.

L’auteur aborde en profondeur les conséquences géopolitiques et économiques de l’importance des métaux rares, notamment la puissance acquise par la Chine qui s’est emparée de ce marché très intelligemment. Mais je retiens surtout qu’il met le doigt où ça fait mal : le coût énergétique et écologique de l’extraction des métaux rares laissent une grosse interrogation sur la pertinence à long terme des énergies renouvelables si elles sont appelées à prendre une part importante de notre mix énergetique.