Il y a quelques temps, en parcourant le site de Decathlon à la recherche d’un vélo pour un client, je suis tombé sur ce média promotionnel pour les Triban. J’ai eu une sorte de flashback, car cela m’a rappelé les premières maquettes de MyAtlas ! Valorisation d’une belle histoire, place importante de la photo sous tous ses formats, contenus orientés passionnés, tout y est !
Un peu de contexte. Avant d’être une communauté de voyageurs, MyAtlas était un projet pour des communauté de passionnés en tout genre. Nous sortions de 9 ans de travail sur une communauté de passionné d’équitation, et avions envie d’appliquer ce que nous avions appris sur un projet couvrant plein de verticales différentes.
Le point commun de ces communautés, c’était le forum de discussion. Nous avions donc commencé avec l’idée de remettre au goût du jour les forums (ce à quoi s’était attelé d’autres startups comme Discourse). Nous avions surtout identifié dans les forums des contenus remarquables et denses mais souvent peu mis en valeur ni bien exposés. Il s’agissait par exemple de passionnés de Hi-Fi racontant la construction d’une enceinte, d’un fan de voile partageant la restauration d’un bateau, d’un mordu d’automobile relatant sa journée sur un circuit, etc.
La fonctionnalité clé de notre outil de forum était donc le « mémorable » : un format de fil de discussion pensé pour valoriser le passionné et son contenu. Quand plus tard, nous avons décidé de tester notre produit sur la verticale voyage en premier, et finalement de ne faire que le voyage, le mémorable est devenu le carnet de voyage, et le cœur du produit. Et les premières maquettes n’étaient pas sans rappeler celle de ce site faisant la promotion du cyclotourisme avec un Triban !
Ce site pour Triban est réalisé avec Exposure, qui propose du « visual storytelling, simple & beautiful ». L’approche est celle d’un SaaS, avec un peu d’espace médias (où on voit d’ailleurs que le voyage, la photographie et l’outdoor prédominent). Cela fait penser à Medium, mais avec une approche SaaS B2B. En découvrant cela, je me suis inévitablement interrogé : pourquoi n’avons nous pas pris cette route là en 2015, notre produit n’ayant rien à envier à l’époque ?
Après Owlient, nous avions un ADN très marqué B2C, et l’envie de réussir à plus grande échelle ce que nous avions réussi sur une verticale (l’équitation). Cela a beaucoup guidé le choix d’un outil générique, bien qu’au final on se soit concentré sur une verticale mais tout de même très large (le voyage).
Nous n’avions pas considéré le B2B sérieusement, même si plus tard nous avions fait un test auprès d’agence de voyage sans que ce soit concluant. Peut-être avions nous l’impression que le B2B ne nous permettrait pas d’atteindre les même niveaux que le B2C. Au regard de l’essor du SaaS ces dernières années, c’était probablement une mauvaise perception ! Au final, en ayant écarté aussi les modèles publicitaires en B2C, la voie était étroite pour trouver une pérennité économique.
Je ne regrette pas nos choix pour MyAtlas, car ils étaient guidés par une ambition (plus importante à l’époque que ce que Exposure semble avoir atteint aujourd’hui1), nous avons tenté et échoué, c’est le jeu. C’est pourquoi il est toujours important de bien réfléchir aux motivations et ambitions des fondateurs, car dans les choix initiaux entre B2B et B2C, cela a une grande importance.
Aujourd’hui, je travaille en B2B sur Zenride, et non seulement je trouve cela plus viable économiquement, mais en plus je suis convaincu que c’est par ce canal qu’on aura le plus grand impact 😉
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