On discutait hier de voitures avec des amis, et cela étonne encore que j’ai pu faire le choix de troquer une Porsche récente contre une voiture électrique (une Leaf II en l’occurence). Et dans la pratique, d’être passé au vélo pour l’essentiel de mes déplacements.
Un an plus tard, je dois dire que cette voiture ne me manque pas. Je n’éprouve pas de regret non plus, tout juste un peu de nostalgie, dans le sens où je mesure à quel point ces années à rouler dans un cabriolet sportif appartiennent à un autre temps, révolu pour pleins de raisons .
J’ai trouvé un début de réponse à mon choix après avoir regardé cette semaine une conférence de Jancovici à Centrale Nantes, intitulée L’Homme et l’énergie, les amants terribles. Un peu plus longue que CO2 ou PIB : il faut choisir, elle n’aborde pas le débat du nucléaire, mais développe plus celui sur les métiers de service et l’urbanisation, tout aussi passionnant.
Un passage a retenu mon attention, quand il explique qu’entre la sobriété et la pauvreté, la principale différence réside dans le fait que la première est choisie, quand la seconde est subie.
Comme il me semble inéluctable que nous allons vers un monde de restrictions et de limitations, que ce soit pour des raisons énergétiques ou climatiques (ou sanitaires…), cette nuance prend tout son sens : je préfère de loin choisir la sobriété maintenant, que de me voir imposer la pauvreté1 plus tard.
Quand bien même ces premiers efforts aujourd’hui ne seront probablement pas suffisants, ils rendront d’autant moins douloureuses les restrictions imposées à l’avenir. Aucun regret sur mes choix donc, et je compte bien continuer dans cette voie.
Alexis
Bel effort.
Attention cependant au phénomène d’épiphanie 🙂
La personne qui utiliserait un vélo ou les transports en commun comme moyen de transport parce qu’il n’a pas d’autre choix et ne souhaite (rêve) pas pour autant avoir de voiture ne peut prétendre être dans aucune catégorie.
Et le pire c’est que je pense que un nombre important de personnes prennent les transports en commun ou le vélo parce que c’est normal ou naturel pour eux car c’est la solution qui offre depuis longtemps le meilleur compromis coût/bénéfices personnel.
Il ne faudrait pas quand lors de la « transformation écologique » ces profils soient complètement oubliés.
Les remerciements doivent aller aux nouveaux convertis certes mais aussi à ceux qui nous jamais eu besoin d’être converti car ils étaient ni d’un coté ni de l’autre de la barrière sobriété/pauvreté.
Ça débouche sur la question concernant la répartition de la responsabilité de l’empreinte carbone de l' »Humanité ». Et donc qui doit faire le plus d’effort et donc avoir le plus de « félicitations ».
Olivier Issaly
Je connaissais pas le phénomène d’Épiphanie 🙂
L’idée n’était pas du tout de prétendre à quelconques félicitations, je suis conscient que ces efforts ne sont de toutes façons pas suffisants, et ne compenseront jamais mon bilan carbone à date… Vu la situation (je te recommande vraiment ses conférences si tu les as pas vu), on n’est clairement plus à l’heure des félicitations pour des petits gestes de toute façon.
Et aussi pertinent soit-il, le débat sur le passé et qui en est responsable et qui a le plus « mangé la Terre » (pour reprendre l’expression d’un autre documentaire) ne va pas beaucoup aider, si ce n’est nous faire perdre du temps (mais ça se discute, j’admets :p).
PS : les gens que tu décris sont les plus clairvoyants pour être restés sur des solutions efficaces et durables, c’est tout à leur honneur, que ce soit choisi ou « subi ».