Cela fait maintenant plusieurs années que nous avons commencé, petit à petit, à faire nos courses à vélo. Bien que le cadre de la vallée de Chevreuse soit superbe pour faire du vélo, d’un point de vue pratique ce n’est pas si évident. En terme de distance, nous sommes à :
- 2 kms d’une jardinerie où on trouve de plus en plus d’alimentaire (primeurs, épicerie, laiterie, fromagerie, charcuterie, boucherie, boissons, etc). Pratique (ouverte le dimanche après-midi) mais chère…
- 5 kms de deux supérettes (Petit Casino de Cernay et Carrefour Market de Chevreuse) et des petits commerces (boulangerie, boucherie, etc.)
- 5 kms environ de plusieurs producteurs locaux (fruits & légumes, laits/fromages, farine & pains, etc.)
- 9 kms de trois supermarchés de taille standard (Gometz, Gif et Magny)
Pourquoi s’embêter alors à faire ses courses à vélo ? En voyant le débat déclenchée par un commerçant ayant dit que « personne ne fait ses courses à vélo », je me suis dit que ce serait intéressant de lister les objections.
« Oui, mais quand il pleut ou en hiver… »
Commençons par clarifier un point important : ce n’est pas parce qu’on peut aller faire ses courses à vélo, qu’on est obligé de toujours faire ses courses à vélo. On est comme tout le monde, il y a des fois on est pas motivé, on est fatigué, il fait vraiment pas beau, et on prend notre voiture.
Nous avons commencé par faire des petites courses d’appoint de temps en temps, quand il faisait beau, et petit à petit nous avons fait de plus en plus de courses. Mais nous ne faisons pas 100% des courses à vélo.
Comme on dit, il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des mauvais équipements. Par une belle journée d’hiver, il suffit de mettre un bonnet et des gants et profiter. S’il y a des risques d’averses, on prend une veste de pluie, voire le sur-pantalon de pluie dans la sacoche. Puis contrairement au vélotaf, on n’a pas forcément d’horaire à respecter. S’il pleut le matin et pas l’après-midi, on s’adapte. Et comme j’aime bien le rappeler : on est pas en sucre, ce n’est pas une averse imprévue qui va nous abattre 🙂
« Oui, mais ça prend plus de temps »
Tout dépend de la distance en fait. Je pense qu’à moins de 5 kms, la différence de temps est minime, surtout si le stationnement en voiture n’est pas évident.
Dans notre cas, pour aller au supermarché à 9 kms, on met 30 minutes aller-retour en voiture, contre 1h15 à vélo aller-retour. Soit effectivement 45 minutes de plus à vélo.
Mais on voit ces 45 minutes comme un temps de promenade à vélo et d’exercice physique, où on s’aère l’esprit aussi. Plus je fais du vélo, pour aller au travail ou faire des courses, moins j’éprouve le besoin d’aller courir ou marcher par exemple (surtout quand on télétravaille). L’un dans l’autre, ça ne me prend pas plus de temps de faire mes courses à vélo donc.
Le temps peut être un souci pour ramener des produits surgelés en plein été, mais c’est un cas rare, et on regroupe nos courses de surgelés en une fois à ce moment là, en y allant en voiture. Par une belle journée d’hiver bien froide, on a déjà testé le retour à vélo depuis un magasin de surgelé en 30 minutes, aucun soucis 🙂
« Oui, mais on peut ramener moins de courses »
Là aussi, tout est question d’équipements. Mais d’abord, rappelons un chiffre utile à garder en tête : un sac de courses réutilisable c’est environ 30L en terme de volume.
Quand j’étais étudiant, faute de voiture, je faisais mes courses à vélo avec deux sacs à dos : un sur le dos, un sur le porte-bagages avec un tendeur. Selon la taille de vos sacs à dos, cela représente entre 1,5 et 2 sacs de courses déjà.
Le mieux est de s’équiper de sacoches de vélos, qui se clipsent sur le porte bagage. Une sacoche de 25L équivaut presque à un sac de courses en terme de volume. Et si vous ajoutez un panier à l’avant (25L), vous gagnez encore l’équivalent d’un sac.
Dans notre cas, nous avons aussi une carriole pliante Trenux, qui nous permet de gagner 60L de volume, soit 2 sacs de plus. Elle est très pratique car elle nous permet à l’aller de rouler normalement sans carriole à vide. J’ai découvert aussi des modèles bien pensés de caddies qui se fixent à l’arrière du vélo (60L aussi environ).
Il est possible également de fixer deux sacoches à l’avant du vélo, comme les grands voyageurs à vélo, ce qui nécessite un porte bagage avant.
Le top du top évidemment, c’est le vélo cargo, mais on change de catégorie de budget ! Restons-en sur les petits équipements et faisons le bilan en terme de volume potentiel :
- 2 sacs à dos (sur le dos et porte bagage) : 2 x 20L
- 2 sacoches sur le porte bagage : 2 x 25L
- Une carriole ou caddie ou 2 sacoches avant : 60L
- Un panier à l’avant du vélo : 25L
- Soit un total de 175L
175L, on est plus loin du volume de coffre d’une petite citadine comme les 108/C1 ou Twingo. Cela représente surtout environ 6 sacs de courses réutilisables. Précision importante : on parle bien de L et pas de kg, vous n’êtes pas obligé de ramener 175L de lait 🙂
La question qui vient aussitôt est : combien de sacs de courses remplissez-vous ? À deux, sans enfants, on constate qu’on remplit 2 à 3 sacs de courses chaque semaine. En théorie on n’aurait même pas besoin de la carriole, mais elle est pratique pour les éléments lourds ou volumineux (packs de lait, etc.).
Selon la distance et volume, on peut ajuster la fréquence des courses, c’est une autre façon de s’adapter.
« Oui, mais c’est fatiguant le vélo »
Certains de nos trajets se font sur un plateau, sans dénivelé, et c’est par là qu’on a naturellement commencé à faire nos courses. Sur du plat, une ou deux sacoches remplies, ça n’est pas trop gênant.
Bien sûr, avec 175L évoqués plus haut, ou du dénivelé, ça devient plus sportif. On a un vélo à assistance électrique qui même s’il n’est pas très puissant, facilite les choses. Bien que dans la section de côte à 18% pour arriver à la maison, avec la carriole pleine, il faut bien pédaler quand même !
Cela dit, il m’arrive régulièrement de prendre malgré tout mon vélo classique car justement, j’ai envie de faire un peu de sport. Comme pour la question du temps, c’est une manière de joindre l’utile à l’agréable, et d’avoir ma dose d’exercice physique de la semaine tout en faisant les courses. Et comme pour la course à pieds, plus on pratique, plus l’effort est facile.
Les avantages dans tout ça…
Listons quand même les avantages de faire ses courses à vélo :
- On s’aère l’esprit en faisant du vélo
- On fait un peu d’exercice physique
- On réfléchit plus à ce dont on a réellement besoin avant de partir (même si en pratique, on ne s’est jamais retrouvé à manquer de volume)
- Cela favorise le commerce de proximité, qu’on redécouvre pour limiter les distances
- Cela fait des trajets en voiture en moins. Si vous voulez faire votre part du travail pour viser les 2 tonnes de CO2 par an par habitant, cela y contribue
Comme souvent, on a tendance à sous-estimer ce qu’on peut faire avec le vélo, surtout si on s’équipe correctement (tenue de pluie et sacoches par exemple). Et comme pour la question de la voiture électrique, il faut sortir de la logique du moyen de transport devant absolument couvrir 100% des cas d’usage. On s’aperçoit alors que le vélo est très utile et agréable, pour les courses notamment 🙂
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